The Kids Aren't Alright

  « Luke, je ne..


- C'est bon, Mike, mes parents dorment ! Ils n'en sauront rien. 


- Mais..


- Allez, entre je te dis ! »


Je fais une petite moue, pas tout à fait convaincu par l'argument du blond face à moi. Ce dernier est déjà chez lui, n'attendant plus que moi. J'aimerais vraiment le suivre facilement. Mais malheureusement, les doutes commencent à tordre mes entrailles. Et si les parents de Luke se réveillaient ? Que diraient-ils en me voyant ? Vont-ils me prendre pour un sauvage avec les cheveux bleus ? Vont-ils me virer de chez eux ? Après tout, je comprendrais parfaitement.


Ça fait longtemps que je ne me suis pas regardé dans un miroir, mais je dois sûrement avoir l'air d'un revenant.


Voyant que je suis encontre hésitant, Luke attrape mon poignet avec douceur et me tire dans la maison. Surpris, je trébuche avant de me ramasser sur lui. Mon menton cogne son torse pendant que j'échappe un petit juron. Alors que le boucle ne réagit pas, je relève timidement ma tête vers lui pour savoir s'il est en colère. Là aussi, je comprendrais. J'ai vraiment l'air d'une tarte à rougir comme une adolescente en chaleur, à bégayer tout le temps et à être aussi gêné.


Pourtant, quand mon regard croise celui du blond, il me sourit timidement. À ce moment-là j'ai tellement l'impression que mon cœur gonfle quand je ressens une vive douleur dans ma poitrine. Je me demande même si mon organe ne va pas exploser.  Je rougis encore plus en me rendant compte que c'est sous l'effet de la joie que cette sensation à la fois agréable et addictive apparaît. 


Sans réfléchir, je me mets sur la pointe des pieds et prends Luke dans mes bras. Je colle ma joue à son cou, fermant mes yeux. Si Luke ne me retenait pas, je me serais très certainement effondré au sol. Je sens mes jambes trembler sous mon poids pendant que ma respiration s'accélère. Je sens le rythme cardiaque du blond se mettre à 'dérailler'. À ce moment précis, je crois que je vais enfin bien. J'ai l'impression d'être revenu en arrière, à cette période où ma vie n'était pas un cauchemar, cette période où j'avais encore de l'espoir pour mon avenir. 


Mais aujourd'hui tout a changé.


Je me détache de Luke, conscient de l'absurdité de mon geste. Je baisse la tête, les joues rosies par la honte. Sérieusement, des fois j'ai l'impression que je ne peux pas réfléchir. Si j'avais pris deux secondes, j'aurais peut-être pu éviter de me mettre dans une situation aussi embarrassante. Mais non, comme d'habitude, je suis obligé d'être trop spontané et irréfléchi. Et puis, Luke a dû me prendre pour un idiot à faire ça..


  « Hey, ne sois pas gêné Michael.. Murmure doucement le blond. 


- Je n'aurais pas du..


- Est-ce que tu te rends compte de l'idiotie que tu dis, Clifford ? Me réprime-t-il.


- Désolé..


- Et arrête de t'excuser s'il te plaît. Je t'aime beaucoup Michael. Véritablement et sincèrement. Ça fait peut-être bizarre parce qu'on ne se connaissait pas il y a une semaine, mais je m'en fiche complètement. Je te trouve adorable. Et tu sais quoi ? Les enfants ne vont pas bien. Les enfants ne vont pas bien parce que la plupart du temps personne ne les écoute, tout le monde considère leurs problèmes comme 'futiles'. Je sais que tu n'es pas forcément très bien, mais je suis là. Je veux être là. Tout le temps. Je veux t'aider. Réellement. Alors si tu n'es pas bien, si tu veux du réconfort ou si tu en as tout simplement envie, prends-moi dans tes bras. Peu n'importe quand et n'importe où. Je veux que tu saches que je suis là. Tu n'as pas à être gêné avec moi. 


- Je ne voulais pas t'énerver Luke. Dis-je simplement.


- Tu ne m'as pas énervé du tout, Michael. Je veux simplement t'aider à aller mieux. 


- Merci. »


Après quelques secondes de silence, le blond me sourit avant de m'entraîner dans l'obscurité de ce qui me semble être le salon de sa maison. Je le regarde se mouver gracieusement entre les différents meubles pendant que moi, avec ma démarche, je le suis beaucoup plus lourdement. À cet instant, il me semble que je ressemble plutôt à un boulet qu'on traîne plutôt qu'à un être humain. Pourtant je n'ai pas l'air de déranger Luke qui me jette des petits coups d'œil admiratifs. 


Comme si quelque chose chez moi pouvait être beau..!


Luke ouvre une baie vitrée avant de nous faire aller dans l'herbe d'un petit jardin magnifique. Quelques petites fleurs sont éclosent, remplissant de couleur certaines partie de l'espace vert. La lune qui est pleine illumine les goûtes de rosées qui se reposent les longs de l'herbe, donnant un aspect féérique à la scène. Luke doit voir mon émerveillement car il pouffe doucement. Il nous fait assoir au sol, l'un à côté de l'autre. 


Il s'allonge dans l'herbe humide, me regardant fixement. Je souris doucement avant de faire la même chose que lui. Alors que quelques centimètres nous séparent, ils passent ses bras autour de mon corps frêle et colle mon corps au siens.  Cette fois-si, je ne rougis même pas. Je dépose simplement ma tête contre son torse pendant que ces doigts caressent mes cheveux.


  « Si tu es un psychopathe et que tu prévois de me tuer, saches que je suis très content de voir ce spectacle avant de mourir. Je crois que je n'aurais pas pu rêver de mieux. La lune est magnifique. Et il a beau faire frais, la chaleur de ton corps me réchauffe. J'aime beaucoup Luke, merci.


- Et bien maintenant je peux te tuer, alors ! Rit-il.


- Effectivement ! Blaguais-je à mon tour. »


En signe d'affection, le grand blond dépose doucement ses lèvres sur mon front, me faisant ressentir un millier de frissons dans mon ventre. J'encercle le ventre de Luke de mes petits bras, me blottissant encore plus contre lui.


Ça fait très longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien..

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